• vinaigrette





    il y a des mots qui imprègnent l'enfance par la fréquence de leur usage qui peut intervenir pour désigner différentes choses. Ainsi, pour moi, le mot "vinaigrette" renforcé du fait que je ne l'utilise pratiquement plus depuis fort longtemps me renvoie systématiquement au passé.





    "Vinaigrette" c'est bien sûr la sauce dont on se sert pour arroser les salades. Mes propres enfants ont peu à peu supprimé son emploi en le remplaçant par le générique "sauce" qu'ils ont fini par imposer à la maison, puisque nous aussi, leur père et moi disons maintenant "sauce",  dont on renouvelle quotidiennement la fabrication , voire deux fois par jour, quand on ne s'amuse pas à en faire d'avance, car la salade qu'elle soit de laitue ou de crudités est présente à tous les repas. L'adjonction systématique de moutarde dans cette sauce est peut-être responsable de la perte du mot dont la racine est "vinaigre" parce que ce produit en était l'ingrédient caractéristique.





    La vinaigrette de mon enfance était composée d'une part de vinaigre où l'on devait dissoudre un peu de sel et de trois parts d'huile auxquelles on ajoutait poivre et herbes. On m'enseigna très tôt à la faire et chaque fois que j'étais présente, c'était moi qui la préparais et nulle autre personne, celle-ci n'étant utilisée que pour la salade verte, servie entre plat principal et fromage. Ma mère variait les autres sauces à crudités et les composait elle-même. Ces gestes répétés peut-être 1000 fois ou presque dès les premières années de l'enfance se sont bien sûr gravés dans ma mémoire, et, particulièrement la dissolution du sel dans le vinaigre.






    Mais là n'est pas l'essentiel.La "vinaigrette" désignait aussi une petite fleur sauvage, jaune en clochette, que je n'ai plus revue depuis mon départ d'Algérie. On la désignait ainsi parce que sa tige fine et creuse dégageait un liquide légèrement acide quand on la mâchouillait. J'aimais ses couleurs tendres, le vert clair de sa tige et le jaune vif et doux de sa corolle, sa simplicité, pas même de feuille ni d'épines. Juste une tige avec une fleur au bout, facile à cueillir, douce au toucher, moins fragile que le coquelicot, bonne à mettre à la bouche, l'air tranquille. Elle était ma fleur préférée.

    Enfin, l'un des jeux le plus pratiqué dans la cour de mon école de filles, était la corde à sauter à laquelle on consacrait des heures. Il y avait bien entendu des courants de mode qui traversait sa pratique et une façon de sauter par saison, mais l"une des constantes était de faire tourner la corde très rapidement et de sauter si vite qu'à peine l'on voyait les pieds toucher le sol qu'ils frôlaient seulement. Cette façon de faire était désignée par "faire vinaigre" ou plus couramment, "la vinaigrette". <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>













     


  • Commentaires

    1
    Delpont Marie
    Lundi 28 Août 2006 à 21:39
    vinaigrette
    moi aussi je suçais ces fleurs jaunes sur le chemin de l'école à Alger (1955-1959). J'en ai revu pendant un voyage en Tunisie 20 ans plus tard , mais je ne connais toujours pas son nom scientifique.
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