• Rêve

    Sculpture de Richard Blancquart 

     

     

    Quand j'ai moins de loisir, moins de temps pour méditer, écrire, je rêve davantage.

    Il y a beaucoup de sortes de rêves, les rêves ordinaires, c'est-à-dire paraissant construits à partir d'éléments vécus dans la journée ou un passé proche, et qui sont souvent de simples juxtapositions de petits faits non liés logiquement entre eux  et avec lesquels le cerveau tente en vain de construire une histoire malgré les incohérences, tout en y mêlant une certaine couleur émotionnelle.

    Et puis il y a les autres, une infinité d'autres.

      Cette nuit...

    Je me suis éveillée dans mon rêve pour attirer ma propre attention sur ce que je voyais.

    J'étais dans une salle assez grande avec des gens qui avaient conscience de ma présence, tout au moins certains (ce qui n'est pas toujours le cas) ils m'ont paru être des gens qui avaient des problèmes mentaux mais il est possible que ce soit moi qui l'ai interprété ainsi pour justifier leur présence et parce que ce thème qui m'est familier maintenant avait sans nul doute été le facteur déclencheur. Ils paraissaient vêtus d'une tenue d'hôpital de couleur claire et ils se mouvaient normalement dans la salle, essayant de contenir leurs craintes. La peur était là, consistante, mêlée à l'air qu'ils respiraient. Ces gens étaient là volontairement. C'était un choix qu'ils avaient fait pour obtenir un peu d'argent en plus ou quelque avantage en nature. Ce qui était sûr, c'est qu'ils étaient déjà là, dans cet établissement, en tant que malades et avaient été hospitalisés et ils avaient accepté cette expérience.

    La pièce était close. Un type s'était déshabillé entièrement pour revêtir un vêtement de protection semble-t-il puis procéder à certaines manipulations. Je ne parvenais pas à comprendre vraiment ce qu'il faisait  car il était presque hors champ. Il était celui qui menait l'expérience, un toubib ou un biologiste attentif.

    Il y avait des insectes dans la salle et j'avais des difficultés à repérer leur forme et leur masse car chaque fois que je voulais les observer, je ne parvenais pas à les visualiser vraiment tant ils m'étaient inconnus et donc peu identifiables et mesurables. Ceci d'autant plus qu'il me semblait que je voyais ces choses en gros plan, indépendamment d'un autre objet qui eût permis de me faire une idée relative. Mais quelque part ils m'apparaissaient gigantesques et piquants et faisaient d'énormes dégâts parmi les malades. Sur les visages, apparaissaient des rougeurs par plaques, des boutons et des pustules qui rapidement devenaient importants et enflammés. Les patients essayaient de se distraire de ce qui leur arrivait, ils parlaient entre eux, feuilletaient des livres et des revues, jouaient à des jeux de société. Néanmoins au fur et à mesure que le temps passait, cette activité devenait fébrile et de plus en plus forcée. Je voyais cela très vite, comme si je sautais des périodes temporelles. Les malades que l'on tentait de rassurer, commençaient à paniquer. Je crois que c'est cette panique qui m'avait attirée là.

    En réfléchissant sur les quelques images dont je parviens à me souvenir, je suppose qu'il s'agissait davantage de virus plutôt que d'insectes. Cela paraît évident maintenant mais cela ne l'était pas dans le rêve bien que ce ne soit pas la première fois que je voie ainsi des virus mais ceux là n'avaient pas du tout la même forme que d'habitude, ils étaient nouveaux pour moi.

    Je note que plusieurs oeuvres cinématographiques, séries télé, bouquins de sf ont plus ou moins traité ce thème : l'expérimentation médicale sur des personnes vulnérables. J'y vois la projection de mes propres craintes, cependant le monde est ainsi fait que les peurs prennent racine dans la réalité perverse des sociétés humaines, elles s'y épanouissent et prennent corps.


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :