• saga pied noir 3

    Avant de poursuivre l'histoire de ma grand-mère, il me faut d'abord conter ce que je sais de ses dix frères et sœurs.



    Les deux aînés, une fille et un garçon, qui avaient épaulé leurs parents dès le plus jeune âge prirent leur succession très tôt, allégeant ainsi leurs responsabilités. C'étaient de gros travailleurs aux goûts sobres qui avaient épousé, jeunes encore, des espagnols qui habitaient non loin, tout aussi besogneux et austères, d'autant plus que critiqués par leurs parents comme pas leurs beaux-parents qui criaient tous à la mésalliance, ils devaient faire leurs preuves. Les deux couples eurent chacun, deux ou trois enfants, qui n'en eurent pas davantage, voire juste un seul, mais les générations se succédant rapidement grâce à des mariages précoces, c'était là une vraie dynastie que je rencontrai enfant, une fois l'an, autour d'un banquet.



    Le Troisième n'aimait rien faire sinon des balades en mer où il emmenait sa maman dont il était le préféré, et qui pouvait ainsi s'adonner à son activité préférée, la pêche.



    Laissant toutes les décisions à ses frère et sœur, il les aidait cependant lors des gros travaux saisonniers et même quotidiennement à différents postes, tout en se laissant le droit de refuser quand il avait autre chose à faire qui lui plaisait davantage.

    En contrepartie de sa main d'œuvre, il mangeait à la table familiale, possédait son petit cabanon de deux pièces, construite de ses mains (sans doute avec l'aide de tt le monde) sur les terres familiales, était approvisionné en nourritures de base pour dîner seul quand il en avait envie, et recevait quelque argent de poche pour ses cigarettes, son journal quotidien, son anisette au café du coin et ses courses en ville. Après avoir été réputé pour être un don juan impénitent, il cessa de courir l'esguillette, comme il disait, dès la trentaine, se contentant pour tout loisir de se promener en mer et de méditer dans le « jardin aux fleurs », ravissant parc pentu caché par une ligne de roseaux et auquel on accédait par quelques marches au détour d'un champ de vignes, il avait été créé par l'un de ses neveux qui avait étudié l'horticulture et le paysagisme et l'avait planté d'essences tropicales, de toutes sortes de plantes grasses, de massifs fleuris qui embaumaient, d'un kiosque, d'un bassin au centre duquel s'élevait une fontaine,  et de bancs de ciment lisse orné de mosaïques.

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