• saga pied noir 1

    Née à Alger, une branche de ma famille maternelle étant « pied noir », je ne me suis pas ainsi identifiée, pendant toute  mon enfance et adolescence, et, un peu décalée par rapport à la perception que les autres voulaient avoir de moi, je songe aux difficultés beaucoup plus concrètes des métis et des vrais déplacés et à tous les malentendus que ces situations socio familiales si fréquentes et appelées à se multiplier, peuvent engendrer.





    Les colons furent mes arrière-grands-parents de souche italienne nés sur un îlot rocheux au large de la Sicile où leurs ascendants avaient été déportés. Ils firent partie d'un groupe qui, dans les années 1870, embarqua pour les Etats-Unis au bord d'une frêle embarcation et dès Tunis, essaima plusieurs de ses passagers sur les côtes de l'Afrique du Nord. Si certains, dont des cousins, atteignirent l'Amérique après maintes péripéties, d'autres comme mes arrière-grands-parents débarquèrent, pas toujours de leur plein gré, en Tunisie puis en Algérie. En ce qui concerne ces derniers, ils n'avaient pas choisi ainsi, mais leur jeune âge (14 et 16 ans) et surtout le fait que la jeune fille était prête à accoucher, firent qu'on les laissa à Alger.





    Totalement démunis, ils s'éloignèrent de la capitale, s'installant à quelques kilomètres de là, près de la mer où ils construisirent une cabane, vivant d'abord de la pêche puis plantant autour d'eux, peu à peu, de la vigne et autres cultures.





    Une certaine année, le Gouvernement donna aux migrants pleine propriété du lopin de terre qu'ils avaient cultivé. Mes arrières grands-parents bénéficièrent de cette mesure. Puis vec l'argent gagné par la vente de leurs produits, ils acquirent d'autres terres.


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