• A la fin de la classe de seconde, j'en eus assez du lycée. Mes absences avaient été nombreuses et prolongées. Quand je ne prenais pas le prétexte d'être malade, je séchais les cours.


    Quand nous avions été de retour en France, j'avais apprécié une école privée parisienne, à la pédagogie très souple où j'avais passé quelques mois de 5e,  mes parents alors me proposèrent de m'inscrire dans un petit cours privé qui venait d'ouvrir non loin de chez nous, en Seine et Oise et qui n'enseignait que les deux dernières classes du secondaire. Cependant je n'aimais pas les gens qui étaient là qui me paraissaient opportunistes et faux et je n'y restais que deux trimestres, accomplissant le troisième par correspondance. Ce mode d'enseignement me plut et je demandai à poursuivre ainsi contre l'avis de mes parents qui me préféraient fréquentant normalement  un lycée. Je travaillai donc pendant l'été pour me faire quelque argent et mis mes parents devant le fait accompli en m'inscrivant au cours de terminale du cned que je payais moi-même.


    L'année se passa bien, je ne m'étais jamais sentie aussi libre. J'étudiais aux heures que je voulais et me baladais, rencontrais des gens à droite, à gauche, ou paressais le reste du temps.


    Cependant, je ratais mon bac de peu et refusai le rattrapage, ce qui me valut une mauvaise ambiance familiale. Je m'échappai en travaillant un peu pendant l'été à l'extérieur, revins garder l'appartement de mes parents en août comme ils me l'avaient demandé afin que je m'occupe du chat et des plantes. Reparti en septembre et octobre faire les vendanges en France et en Suisse. Prolongeant mon séjour grâce à l'argent que je venais de gagner, je ne rentrai à la maison qu'en novembre pour trouver ma mère déçue par mon comportement et mon père, quelque peu en colère que je ne me sois pas inscrite au lycée, pour faire cette fois, une "vraie" année. Me promenant en ville, le lendemain, je passai devant une agence de voyage qui affichait un panneau genre "Partez travailler au pair en Angleterre" Je suis rentrée et me suis inscrite immédiatement sur un coup de tête. Je partis pour Londres, deux ou trois jours plus tard.


    2 commentaires
  • lorsque l'on cotoie la grande pauvreté, enfant, l'on se pose des questions, encore et encore, et d'abord:



    pourquoi eux et pas nous ?



    quel est le mystère qui fait que certains peuples sont riches et d'autres pauvres ?



    pourquoi cette démarcation entre nord et sud ?



    la chaleur est-elle si éprouvante, qu'elle rend les terres arides et l'homme improductif et misérable ?



    mais alors pourquoi cette exploitation dénoncée, du sud par le nord



    si le sud est riche et convoité pourquoi ses ressources n'ont-elles pas été mises en valeur par ses autochtones



     



     


    votre commentaire
  • mon enfance est peuplée de petites gens disséminés dans les rues



    ceux qui tentaient d'offrir un service comme les enfants qui proposaient de porter les paniers à la sortie des marchés ou ceux qui, leur boîte à cirage en bandoulière, voulaient faire reluire vos chaussures, ou les vieillards, installés dans un angle de trottoir ou sur une marche d'un de ces escaliers de rue, si nombreux, vendaient des bananes à la pièce ou encore des cacahouètes grillées enveloppées dans un cornet de journal



    et puis les mendiants, les vrais, ceux qui, en haillons, les yeux mi-clos, tendaient leur main osseuse et sale pour vendre au passant, un peu de rédemption et une place au paradis



    quotidiennement, je passai devant plusieurs d'entre eux, deux surtout, l'un que je détestais et l'autre que j'adorais. Celui que j'aimais était un vieillard extrêmement maigre à la longue barbe blanche et dont les cheveux étaient pris sous un turban; tout recroquevillé, il fondait ses os dans le paysage, tendant la main par habitude mais ne demandait rien, son oeil visait un point dans l'infini et traversait tout ce qu'il regardait. Je comprends maintenant qu'il était comme un saddhu, toujours rêveur et méditatif, un demi-sourire errant sur ses lèvres



    l'autre avait un visage brun surmonté d'une tignasse crêpue, tout le visage crispé dans la hargne et dans la haine, il m'effrayait, cul-de-jatte circulant d'un bout à l'autre du trottoir, ses jambes de caouchouc rouge repliées dans un charriot de bois à roulettes à moins qu'elles ne soient étalées à même le sol



    mais chaque jour et à chacun, je donnais une piécette comme on me l'avait appris car refuser de donner un peu à celui qui était réduit à cet état, tenait dans ma famille, presque du tabou


    votre commentaire
  • je ne résiste pas à afficher cette photo



    ils ont trop l'air extasiés, ces gosses !







    je vois qu'ils se servent de ficelle et de cerceaux pour créer ces bulles géantes


    vraiment à essayer, juste pour le pied




     http://www.unilim.fr/scientibus/36manips/images_fiche.php?id_manip=36&id_photo=42&id_base=581


    votre commentaire
  •  









    les bulles de savon sont un joli jeu pour un enfant





    d'abord il y a l'eau, partout où il y a de l'eau, l'on s'amuse





    ensuite, il y a du savon et des choses à mettre dans l'eau et c'est comme un préambule au "petit chimiste"





    puis la paille où l'on souffle et c'est là toute une technique du corps et de l'expiration qui demande une certaine maîtrise dont il est juste que l'on soit fier





    enfin, il y a la bulle, sa finesse, sa transparence de cristal et comme en lui, tous les jeux de lumière qui s'y déroulent pour un émerveillement qui jamais ne se tarit





    mais parmi les moments les plus captivants qui permettent de soupçonner la joie du métier du souffleur de verre, il y a celui où la bulle se développe, empruntant parfois de curieuses formes ovoÏdes sous la pression d'une poussée d'air qu'accroît un tremblement de la main ou un recul de la tête





    et le moment clé qu'il faut choisir, lâcher la bulle la plus grosse avant qu'elle ne se rompe





    Il y eut à Grenoble, en 2002, à la fête des sciences, une spectacle de bulles géantes d'où j'ai pêché la photo d'en haut. Ils ont sur leur site  http://www-lsp.ujf-grenoble.fr/vie_scientifique/fete_de_la_science/bulles_geantes/recette.htm





    une recette d'eau à bulles, qui m'a l'air fameuse


    je note que je n'utilisais pas de produit vaisselle ou de lessive mais du savon de marseille que je débitais en très fins copeaux pour les mélanger intimement dans l'eau tout doucement


    il y avait une consistance exacte, liquide mais légèrement onctueuse qui permettait d'atteindre des sommets, du moins selon mes humbles prétentions car à l'époque je n'aurais jamais cru possible la géante que l'on voit sur la photo qui doit être soutenue par l'adjonction de glycérine 





     


    votre commentaire